Jouer au télégraphiste
Jouer au télégraphiste, c’était bien plus qu’un simple divertissement : c’était apprendre à communiquer avec le télégraphe Morse. Avant l’ère d’internet, ces jouets scientifiques permettaient aux enfants de découvrir le code des points et des traits, tout en s’initiant aux bases de la communication à distance. Véritables témoins d’une époque, ils fascinent encore collectionneurs et passionnés d’histoire des techniques.

Communiquer en morse
À une époque où internet n’existait pas, le télégraphe permettait d’envoyer des informations à grande distance. Apparu d’abord en Grande-Bretagne en 1839, puis en Allemagne en 1846, il s’imposa ensuite en France sous le Second Empire. La Poste en assura rapidement l’exploitation et installa des appareils dans tous les bureaux. Ainsi, les télégraphistes, souvent des employées de la Poste, en devinrent les principales utilisatrices. Parallèlement, les enfants purent s’initier à la communication électrique grâce à des jouets scientifiques. Parmi eux, ce télégraphe Morse en laiton poli et socle en acajou verni, fabriqué par l’entreprise Péricaud en 1922, illustre parfaitement cette époque.

Les secrets du morse
Le système Morse repose sur une succession de traits et de points associés aux vingt-six lettres de l’alphabet. Pour fonctionner, un électro-aimant actionne l’émetteur, commandé par un levier appelé manipulateur. Lorsque le courant circule, l’extrémité du levier se déplace vers l’électro-aimant pendant toute l’impulsion électrique. Grâce au fil qui relie les deux appareils, le récepteur reproduit exactement les mêmes mouvements. De plus, une molette imbibée d’encre imprime les points et traits sur une bande de papier. Les agents du télégraphe pouvaient ainsi traduire rapidement ces signaux à l’aide du code Morse.

Un jeu scientifique élaboré
Ce jouet réunit un appareil émetteur et un appareil récepteur à mouvement d’horlogerie. Il comprend également un rouet à flasques mobiles, un frein de mise en marche, une palette d’électro à course variable, un entraîneur moleté, une sonnerie trembleuse et un commutateur de sonnerie. En effet, chaque pièce a été pensée pour imiter au mieux un véritable dispositif de télégraphie. Une pile Mazda d’époque fournit le courant électrique, tandis qu’une clé permet de remonter le mécanisme qui entraîne le rouleau de papier. Sur ce papier, les signes télégraphiques s’impriment et défilent de façon régulière. De plus, le coffret contenait un rouleau de fil électrique pour relier les deux appareils, un rouleau de papier prêt à l’usage et deux rouleaux de réserve. Seul le flacon d’encre manque aujourd’hui. Enfin, la boîte, de couleur crème, arbore une mappemonde, des piles et des poteaux télégraphiques, ainsi que le logo G.P.

Jouets et expériences électriques Péricaud
La société G. et A. Péricaud, l’un des plus grands fabricants de radio avant 1930, se spécialisa dans les jouets et instruments scientifiques. Son siège se situait au 85 boulevard Voltaire à Paris. Fondée par André Péricaud en 1900, l’entreprise connut un véritable essor grâce à son savoir-faire. Cependant, elle fut déclarée en faillite en 1939. Néanmoins, ses créations subsistent encore aujourd’hui et intéressent particulièrement les collectionneurs de jouets scientifiques anciens.

Estimation
Le coffret présenté ici se négocie entre 700 € à 800 €.